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Youngtimer Case IH Magnum 7110 : Un cocktail gagnant

Quel look ce Magnum, avec son long capot, ses phares intégrés et son pot d’échappement prenant place le long du montant droit de cabine.

Sur son exploitation céréalière, dans la plaine d’Alsace, Jean-François Fischesser utilise un Case IH Magnum 7110 de 155 ch pour réaliser ses travaux lourds dans les champs. Ce tracteur, devenu mythique par sa fiabilité et ses lignes bien dessinées, présente une bonne capacité de traction et reste confortable, même après 34 ans de loyaux services et 8 000 heures au compteur.

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Prenez un moteur Case Cummins CDC à six cylindres, une transmission full-powershift maison 18/4 ainsi que des composants de qualité, et vous obtenez un magnifique cocktail, à savoir l'un des Case IH Magnum de la série 7100. Ces tracteurs, aujourd’hui mythiques, sont issus du bureau de R&D né de la fusion entre Case et IH (International Harvester) en 1985. La marque lance alors quatre modèles qui arrivent en Europe en octobre 1989 : le 7110 (155 ch), le 7120 (180 ch), le 7130 (205 ch) et le 7140 (230 ch). Avec leur empattement long de 3 m, leur grosse cylindrée de 8,3 L et leur transmission full-powershift, ce sont de purs produits américains. Pour résumer : des engins lourds dédiés à la traction.

« C’est mon père qui a acheté notre Case IH Magnum 7110 en 1990 chez le concessionnaire du coin, la maison Freudenreich, représentant la marque américaine à Niederentzen [Haut-Rhin] et toujours en activité à ce jour. Depuis, j’ai repris l’exploitation, et ce même Magnum reste aujourd’hui mon tracteur de tête », se réjouit Jean-François Fischesser.
Jean-François Fischesser, accompagné de Jean-Louis, son papa, qui a investi dans ce Magnum 7110 en 1990, reste très satisfait de la fiabilité de son tracteur. (© H.E.)

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Le Case IH Magnum 7110 de Jean-François Fischesser affiche 8 000 heures au compteur et reste le tracteur de tête de l’exploitation céréalière. (© H.E.)

Installé à Battenheim (Haut-Rhin), dans la plaine d’Alsace, au nord de Mulhouse, le céréalier exploite 140 ha de surface agricole utile, dont une centaine en maïs grain irrigué et le reste en céréale à paille. Le labour et le travail du sol sont les deux activités qu'il réalise avec son Magnum 7110, donné à l’époque pour 155 ch.

Le Case IH en impose par la simplicité de son design et par ses garde-boue minimalistes à l’arrière qui laissent ressortir les grandes roues sur des jantes en 38 pouces. (© H.E.)
« J'avoue, nous lui avons donné un petit tour à la pompe, confie Jean-François Fischesser. Il doit plus être proche des 180 ch ! Ce tracteur ne fait que des gros travaux. Le piton d’attelage et les manchons de prise de force sont comme neufs. »

Accord moteur-transmission

Le moteur du Magnum repose sur un châssis fixé à la transmission et supportant, à l’avant, un pont non suspendu et les masses de type jerricane. Le bloc est fourni par le spécialiste américain Cummins avec un six-cylindres de 8,3 L qui génère une bien jolie mélodie donnant des petits frissons aux aficionados de ce genre de motorisation. L’accès pour l’entretien s'effectue par une trappe sur le côté droit.

Le moteur Case Cummins CDC à six cylindres affiche une cylindrée de 8,3 L. Il tourne comme une horloge et ne présente aucun défaut. (© H.E.)
La petite trappe donne un accès pour l’entretien journalier du moteur afin, notamment, de tirer la jauge à huile. (© H.E.)
Le remplissage du réservoir, positionné derrière la cabine, s'effectue par le côté droit, à hauteur du garde-boue arrière. (© H.E.)
« J’apprécie l’empattement long de ce tracteur et la place pour accéder au moteur, sur le côté droit », souligne Jean-François Fischesser.
Les roues arrière, montées sur un pont à axe coulissant, permettent à Jean-François de le jumeler pour les travaux de reprise de labour. (© H.E.)
Trois marchepieds ainsi qu'une large et unique porte à gauche permettent d'accéder à la cabine du Magnum. (© H.E.)

Le réservoir prenant place derrière la cabine, l’espace entre le marchepied et la roue avant est très large.

« Pour le plus gros entretien, le capot monobloc du moteur se bascule vers l’avant, précise-t-il. Les vérins à gaz nécessitent un peu d’aide pour se déployer, mais je suis vraiment satisfait du choix des composants de qualité fait par le constructeur à l’époque. Le moteur ne montre aucune fuite, et je n’ai rien fait dessus, hormis le changement d'un alternateur ou d'une courroie. Même si l’on s’attarde sur les joints de cabine ou sur la qualité du capot, pour ne citer qu’eux, tout est de bonne facture. Et, avouons-le, il a encore de la “gueule” pour un youngtimer », se félicite le céréalier.

Derrière, le moteur entraîne une transmission conçue et fabriquée par Case IH. Il s’agit d’une full-powershift à 18 rapports avant et 4 arrière. « Il me semble qu’à l’époque les séries 55 de John Deere n'en avaient que deux à l’arrière », note-t-il. Là encore, l’agriculteur se réjouit de la fiabilité de cette boîte de vitesses qui n’a connu aucune intervention. 

Les capteurs d’effort, de type baro-Bosch, qui assurent la liaison des bras inférieurs du relevage connaissent parfois quelques défauts. (© H.E.)

Plus de 8 t sur la bascule

Sur la bascule, l’américain affiche 8,9 t avec ses masses avant, soit un rapport puissance/poids de 57 ch/kg (en prenant la puissance constructeur). Bien au-delà de ce qui se fait actuellement sur le marché, ces caractéristiques expliquent sa très bonne capacité de traction, dédiée notamment aux travaux dans les champs.

La transmission full-powershift 18/4 conçue et fabriquée par Case IH ne présente aucun défaut à ce jour sur le Magnum 7110 de Jean-François Fischesser. (© Case IH)
« Je l’utilise avec une charrue portée de cinq corps, une LB 100 de Kverneland », précise Jean-François Fischesser.

Le relevage n’est pas la partie la plus performante de ces tracteurs, mais le céréalier ne rencontre pas de difficulté pour lever l'outil. Il note néanmoins une faiblesse au niveau des capteurs d’effort, les deux baro-Bosch reliant les bras inférieurs du relevage au tracteur ayant déjà dû être changés. Une fois réduite pour les travaux de reprise de labour, la voie variable du pont arrière permet à l'agriculteur de jumeler ce dernier. La largeur du tracteur avoisine alors les 3,80 m.

Les 18 masses jerricanes, de 47 kg chacune, équilibrent le tracteur, notamment au labour avec la charrue portée Kverneland LB 100 de cinq corps. (© H.E.)

Une cabine confortable

Malgré l’absence de suspension de cabine et de pont avant, Jean-François Fischesser se sent à l’aise au volant de son Magnum. La cabine repose sur une structure à cinq montants dotée d’une seule porte, à gauche. Les commandes sont toutes regroupées à droite du chauffeur et tombent sous la main. Rien dans l'agencement n'est superflu. Les manettes sont regroupées les unes à côté des autres, mais sont bien distinctes. Les molettes de la climatisation et de la ventilation, situées dans le plafonnier, sont bien placées. La visibilité sur le relevage arrière est bonne, malgré la position du réservoir à carburant juste sous la cabine.

Le tracteur repose sur un empattement de 3 m. Il se chausse ici de pneus en 580/70 R38 à l’arrière et en 420/85 R28 à l’avant, puis est jumelé pour la reprise de labour. (© H.E.)
La cabine du Magnum repose sur une structure à cinq montants. À bord, les commandes sont regroupées à droite du chauffeur. (© H.E.)
Le Magnum série 7100 bénéficiait déjà d’un tableau de bord digital derrière le volant. (© H.E.)
« J’ai seulement fait ajouter un siège passager pour que mon fils vienne avec moi en cabine. C’est la seule modification apportée par mes soins. Côté entretien en cabine, je crois que j’ai dû recharger une ou deux fois la climatisation, et c’est tout. Certains diront que la casquette de son filtre gêne la visibilité à l’ensilage avec une benne, mais, pour ma part, rien à redire. J’ai juste à regarder derrière pour surveiller l’outil attelé et le travail réalisé », indique Jean-François Fischesser.
Jean-François Fischesser a équipé le Magnum du guidage avec un système EZ-Steer au volant. (© H.E.)
Le réservoir de carburant perturbe la visibilité sur le piton mais laisse le champ libre sur les bras de relevage. (© H.E.)
La moquette du plafonnier s’est détendue mais ne pénalise pas les réglages de la climatisation. (© H.E.)

La pompe à cylindrée variable alimente deux distributeurs hydrauliques à commande mécanique. Seul bémol, le Magnum ne dispose pas, sur ses ailes arrière, de commande extérieure pour l'attelage. Après 8 000 heures réalisées au sein de l’EARL Fischesser, ce tracteur a encore de belles journées de travail à proposer à son propriétaire qui, me semble-t-il, n’est pas près de s’en séparer.  

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